L'histoire ? Aucune importance. Toutes les adaptations d'Agatha Christie se brouillent dans ma tête. Ustinov, Morel, Dussolier, qui jouait dans quoi ? filmé par qui ? Depuis longtemps, je ne cherche même plus à deviner le coupable. Quel intérêt à vouloir prendre l'enquêteur de vitesse ? Des ressorts abracadabrants, un imbroglio de passions et de mobiles rendent la tâche à peu près impossible - inutile donc. Qu'une telle ait tué plutôt qu'un tel me laisse aussi froid que le macchabée. Vous le/la soupçonniez ? Finalement pas ? Bah ! ce pouvait aussi bien être le frère ou la petite-nièce, alors... Qu'on nous serve les ingrédients du genre, soit ; mais c'est le sel qu'on y ajoute qui exhausse le plaisir.
Je ne veux pas faire la fine bouche. Qu'on s'y ennuie, je le conçois toutefois : la fantaisie n'est pas la farce. Autrement plus exigeante, elle nécessite l'effort d'aller saisir tels détails, telles allusions. Ce divertissement savoureux présente certes bien des qualités, il n'aura pas manqué beaucoup pour en faire une grande comédie - un cinéaste, peut-être ? La photographie assez laide continue dans le vieux jeu mais les cadrages sans imagination, le montage à la va-comme-je-te-pousse, vous ont des airs de "pas fini". Et des facilités, des redondances méritaient qu'on les gommât. Ah la la ! mais pourquoi ? pourquoi terminer son film sur une plaisanterie aussi éculée ? Je n'en reviens toujours pas... Je préfère me souvenir des bonnes surprises, le visage de Catherine Frot en surimpression sur une statuette de la Vierge ou une scène de rêve dont on émerge avec le sourire.
De ce film, j'aurai tout oublié très vite mais la bonne humeur qu'il m'infusa, comme la longueur d'un thé de qualité, me paraît devoir encore durer. N'est-ce pas gage de quelque chose ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire